Les passages entre guillemets sont des citations exactes, le
reste est une synthèse personnelle.
Lundi 15 mai 2023
L'appel
"Au cœur même du monstre, il y a un
élan, un appel à plus d'humanité. Je ne crois pas que nous
puissions tomber dans le transhumanisme. Il est une régression
so XX° siècle... Au contraire, je crois que nous sommes en
train de nous en échapper, et que le Covid et l'agenda
totalitaire des puissants sont un cri d'agonie." (p212)
Et cet appel passe par la réappropriation du "commun" par les
communautés locales. Un peu à la façon des Oasis Pleine Santé,
qui réinventent une autre sécurité sociale. Ou encore les
groupes locaux Réinfo qui créent des universités citoyennes du
savoir en santé, avec une gouvernance locale et une coopération
des soignants, et des patients aussi.
"Les cercles d'alcooliques anonymes sont une expérience
historique réussie de réappropriation de la maladie et du soin
par les patients eux-mêmes." (p219)
Réinventer la santé, en conservant ce qui fait sens, comme
l'anesthésie et la chirurgie, voilà un beau défi qui ne pourra
être relevé que par un groupe réconcilié. Ce défi nous emmène
loin du confort et de la paresse que nous imposent les
multinationales, vers une voie de liberté et d'incertitude avec
tout ce qu'elle a de passionnant et de dangereux.
La sobriété heureuse
Philosophes, intellectuels, mystiques appellent les mêmes
valeurs : paix, joie, partage, entraide, beauté, curiosité,
humilité, patience, pardon, humour, amour. Le nouveau système de
soin peut et doit être bâti sur ces valeurs.
Nous vivons avec l'envie de "toujours plus". Le jour où le monde
ne pourra plus offrir ce plus, les gens souffriront de
frustration jusqu'à devenir violents. C'est le chemin de la
décroissance 'imposée'.
"Au contraire, la décroissance 'volontaire' est un chemin
non-violent de transformation. En effet, elle amène beaucoup
moins de troubles sociaux et de souffrances. La logique de la
sobriété heureuse consiste à travailler sur le désir
individuel et collectif". (p222)
Pierre Rabhi avec les Colibris, en France, ou bien Rob Hopkins
avec les Transition towns, portent cette idée de retour aux
besoins fondamentaux, qui redéfinit les priorités, qui change
les habitudes de consommation et les modes de vie, qui change
jusqu'aux activités professionnelles elles-mêmes.
Descartes plaçait l'humain en maître et possesseur de la nature,
St François d'Assise le plaçait en intendant bienveillant et
avisé de la maison commune. Il faisait l'apologie du dénuement
et de l'humilité. Cette spiritualité est en phase avec la
décroissance laïque.
La prudence et la non-violence
Pour construire un nouveau système de santé, la prudence est un
bon guide. Selon Aristote, ce que cherche l'homme prudent, c'est
ce qui est bon pour lui et pour l'homme en général. Ce n'est
toutefois pas synonyme d'inaction. C'est un peu l'intelligence
du courage, une sagesse dans l'action qui nous propose de
réfléchir avant d'agir.
Une autre intelligence du courage est la non-violence, qui n'est
pas non-plus synonyme d'inaction. La non-violence fait face
pendant le combat, mais sous la forme d'un non-agir juste, au
sens de la désobéissance civile.
"[...] effondrer la volonté martiale de l'adversaire, en
effondrant la mienne." (p227) "La non-violence est une voie de
sagesse et d'intelligence exigeante et râpeuse." (p228)
Les artisans de la destruction du système nous poussent à nous
interroger sur ce qui compte vraiment pour nous, et si nous ne
voulons pas d'une médecine transhumaniste, nous réussirons à
dire non.
"Testez votre intention aux arêtes du réel. Puis affinez et
voyez comment gauchir, millimètre par millimètre, le mirage
transhumaniste pour faire frémir le vif dans le cœur du réel."
(p229)
Voilà c'est terminé, merci de votre attention, j'espère que ce
feuilleton vous a plu.
A bientôt dans l'association Changer
Riccardo