Les passages entre guillemets sont des citations exactes, le
reste est une synthèse personnelle.
Samedi 6 mai 2023
La transformation
Quel que soit le groupe, l'humain reste l'humain, et les enjeux
de pouvoir et les conflits sont présents en puissance. A
l'échelle d'une maison autant qu'à celle d'un Etat, il y a les
mêmes enjeux, les mêmes tensions. Le risque est grand de
reconstruire de nouvelles structures qui seront entachées des
mêmes problématiques qu'aujourd'hui.
Comment repenser la santé sans retomber dans ces pièges ? Nous
avons eu en France une période où la santé n'était pas encore
prise au piège. Elle était considérée comme un bien commun, ce
qui a donné naissance à la sécurité sociale et aux lois
bioéthiques. Ces deux concepts ont été vidés de leur substance
par l'industrie pharmaceutique. La dignité humaine est de plus
en plus transgressée. Mais ce n'est pas une fatalité.
"L'intégration complète de l'éthique dans les décisions
opérationnelles d'un système de santé serait source d'espoir.
L'action de l'éthique serait de dresser un référentiel de
réflexion élargi par rapport au référentiel économique de
l'efficience et du profit." (p202)
Pour cela, l'éthique doit être forte et stable. Pour tenir bon
face à une décision économique, il faut une légitimité
symbolique et culturelle forte. Tant que les comités éthique
seront internes aux entreprises, centres de soins, gouvernants,
ils ne seront jamais un contre-pouvoir. On l'a bien vu avec la
stratégie anti-covid.
La transformation viendra du peuple. A nous de reprendre le
contrôle sur l'Etat. Et nous avons déjà commencé. Les collectifs
de défense des patients et des enfants en est une preuve
vivante.
La permaculture
Le transhumanisme nous emmène vers un totalitarisme "vert"
comptable. En même temps le nombre d'associations écologistes
est en explosion exponentielle.
"La place prépondérante de l'humain, qui ferait main basse
sur les ressources, est de plus en plus questionnée. Le droit
environnemental progresse. Le droit animal progresse. La cause
animaliste gagne des suffrages. [...] La permaculture semble
bien être la vision la plus sage et la plus intégrale." (p206)
C'est une autre logique, qui prend en compte tout le vivant, et
non plus une nécessité précise et séparée du reste. Cette autre
logique commence à toucher tous les champs de l'activité
humaine, et apporte trois fondamentaux : prendre soin de la
terre, prendre soin de l'humain, partager équitablement.
Si l'on compte le nombre de kilos perdus par jour, la
gastrectomie sera toujours considérée comme la solution la
meilleure pour soigner une personne obèse. C'est totalement
négliger l'humain dans sa globalité. L'humain vit dans un réseau
social qui peut l'aider, il peut apprendre à adopter une
alimentation plus saine, on peut aussi agir par une approche
culturelle, philosophique, spirituelle. Ces méthodes mettent
plus de temps. La rapidité de la chirurgie mène à la récidive et
à des coûts indirects qui ne sont pas pris en compte.
L'autre médecine
Une autre médecine émerge. Des congrès de médecine
traditionnelle se mettent en place, par exemple les Humanidays
en Bretagne. Les techniques d'anesthésie évoluent avec moins
d'opiacés. La coopération se met en place avec des
professionnels d'horizons variés, acuponcteurs, ethnomédecins
ayurvédiques, médecins chinois, guérisseurs africains, druides,
herboristes, naturopathes.
"La rencontre avec la médecine institutionnelle de tous ces
acteurs est une condition de la survenue d'une médecine
permacole." (p210)
Un nombre croissant de patients aspirent à l'autonomie en santé
en utilisant le Tai Chi, le Qi Gong, le Yoga, la méditation. Ce
mouvement est en marche et il semble que les multinationales ne
pourront pas l'arrêter.
Le lieux hospitaliers s'humanisent et les équipes aussi. Les
patients arrivent au bloc opératoire "Dignes, Debout, Détendus"
(3D) et coopèrent à leur propre sédation. Il y a une réflexion
vers une limitation thérapeutique avec la famille, il y a un
échange avec les patients pour comprendre comment ils ont vécu
leur passage au bloc opératoire.
"Toutes les méthodes qualitatives de recherche de la
psychologie sociale sont mises à contribution pour sortir
d'une logique d'évaluation simpliste." (p212)